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A la rencontre de … Bernard Sangouard

25.10.2018 - 9 h 59

A LA RENCONTRE DE … Bernard Sangouard, ancien joueur et fidèle lieutenant de Greg Beugnot

Les souvenirs que l’on garde de Bernard Sangouard n’évoquent pas un passé très lointain. D’aucuns se rappellent qu’il fut l’assistant coach de Gregor Beugnot, à l’Elan de 2003 à 2007. Mais il faut savoir que le Mâconnais a figuré dans les effectifs de la période amateur de l’Elan, ce, de 1978 à 1983. Eh oui, ça ne nous rajeunit pas ! Bernard, garçon que Dominique Juillot notre président avec qui il a joué et qu’il a même coaché, définit comme «attachant, méthodique, consciencieux, qui ne faisait jamais les choses à la légère, qui réfléchissait beaucoup. Avec Beugnot homme à forte personnalité, il avait parfaitement tenu son rôle, utile sans jamais se mettre en avant. Dans le jeu aussi, je me souviens, il savait toujours se mettre au service du collectif. »

Formé à Leynes-Prissé Bernard Sangouard s’est révélé dans les sélections régionales cadets. Champion de France espoir avec la Bourgogne (Jean Claude Berthoud était son coach), il a été repéré par les « recruteurs » de l’ASVEL, évoluant d’abord en espoirs mais intégrant toutefois le groupe de N1 (proA de l’époque). « La présence de joueurs de renom comme Alain Gilles, Bob Purkiser, Bruno Recoura ne me laissait guère espérer beaucoup de temps de jeu, si bien que j’ai souhaité descendre d’un cran pour pouvoir jouer. C’est alors que Monsieur Bernard, président de l’Elan vint me chercher pour évoluer en nationale 2 (équivalent de la proB)». 

Nous étions en 1978, « Le début de saison fut quelque peu tronquée en raison de mon départ au service militaire à Metz pendant deux mois avant de revenir aux Essences. Je me souviens que le club n’était pas très organisé. C’était très familial. Tout ou presque passait par Gaby Bernard et son épouse, j’ai en mémoire quelques déplacements épiques, en Alsace comme dans le sud ouest. » 

L’effectif chalonnais présentait alors quelques noms qui ont particulièrement marqué les saisons labellisées « Maison des Sports », en Nationale 2, parmi eux les Duvernois, Recoura, Cluckey, Gray, Jolo, puis Minard, Blondel, Castano, Paige, Martin et autre Dearman, sans omettre celui qui est aujourd’hui « le  patron », Dominique Juillot. Celui-ci fut aussi son coach (avec Laurent Blondel) après que Stephan Szeczinski, Bruno Recoura, Jean Luc Roediger l’aient précédé aux manettes et avant l’arrivée de Jean François Letoret. Sur les cinq saisons passées sur les bords de Saône, Bernard en joua quatre en N2 (7ème en 78/79, 4ème en 79/80) entre-coupées d’une descente en N3 (81/82)

Une nouvelle relégation provoqua le départ du meneur mâconnais qui prenait alors la direction de Montpellier Paillade Basket (club de Louis Nicollin) pour y retrouver John Dearman son coéquipier à Chalon, il y restera jusqu’en 1986 avant de remonter dans la vallée du Rhône, pour signer au BC Vienne pour trois saisons, puis Chatou-Poissy (avec Alain Weisz).

C’est à la JL Bourg (N3) en 1993 que Bernard Sangouard mit fin à sa carrière… De joueur car il ne quittera pas les parquets pour autant. « Suite à l’obtention de mon BE. Philippe Savelli avec qui j’avais joué me proposa de devenir l’assistant de Greg Beugnot à l’ASVEL qui évoluait en N1A « Greg m’a tout appris, je lui dois beaucoup, les entraînements spécifiques, les montages vidéo ».

Le duo officia de 92 à 2001. Jamais Villeurbanne ne put décrocher un titre durant cette période bien que cinq fois finaliste (96, 97, 99, 2000, 2001), toutefois vainqueur de la Coupe de France (96, 97, 2001) et participant au final four d’Euroligue en 97. 

Après quelques mois sans club, Greg et Benranrd ayant été « coupés » direction l’Italie et Varèse (13 mois). 

Bernard Sangouard se souvient particulièrement bien de cet épisode transalpin. « Nous sommes partis en mars 2002, le club était dernier, nous sommes parvenus à redresser la barre et même jouer les play offs (en Italie ils jouaient les huitièmes entre huit et douze) jusqu’en quarts. Nous avions alors resigné deux ans, mais c’était sans compter sur quelques aléas qui nous obligèrent à quitter Varèse. Un très mauvais climat s’était instauré avec les Tifosis lesquels avaient menacé Greg et sa famille qui vivait en ville, alors que moi j’étais à l’extérieur. Le manager général du club avait pris Greg en grippe, il n’acceptait pas qu’il soit bien vu par le président, si bien qu’il n’avait pas suivi ses volontés en matière de recrutement. Et suite à un derby perdu à Milan, la pression devint trop forte. Nous avons même été séquestrés dans le vestiaire et Greg décida de regagner la France. Avec moi dans ses valises évidemment »

La suite on la connaît. En 2003, l’Elan est en difficulté. Après trois changements d’entraîneurs, la situation est alarmante. Dominique Juillot prend contact avec Greg Beugnot, qui arrive au Colisée flanqué de son fidèle lieutenant nullement mécontent d’avoir retrouvé un club qu’il connaissait bien « mais qui avait beaucoup changé au niveau des structures » Et là miracle il y eut, l’Elan réalisant une fin de saison sur les chapeaux de roue pour finalement conserver sa place.

 « J’ai rencontré à Chalon quelques grands joueurs et notamment un qui a parfaitement tenu promesse, Thabo Sefolosha, un joueur hors normes, qui avait vraiment le label NBA. Des garçons comme John Best ou Willem Laure m’ont également laissé de bons souvenirs. » Sans omettre de rappeler les liens qui l’unissaient et l’unissent toujours, à Yves Duvernois ou le Président.

Le duo restera formé jusqu’en juin 2007, Bernard quittant le club sans hélas connaître ce vers quoi Greg emmena l’Elan. Il eut sans aucun doute mérité ces années « bonheurs »  que furent 2011 et 2012.

Finis les parquets, La reconversion fut total. Il revint à ses racines, celles de la terre, de la vigne et du vin, Toute sa famille ou presque, ses parents notamment, lui ayant grandement montré le chemin. Et après 9 mois d’apprentissage du métier et quelques vacations il devint employé viticole pour Les grands chais de France qui possèdent 80 ha dans le Mâconnais . 

Bernard reste bien entendu très à l’écoute du basket, regarde les rencontres à la télé, mais n’assiste pas souvent aux rencontres, ni de l’Asvel ni de Chalon. « Même à Prissé , je n’y vais pas très souvent. »

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