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L’après-match – Betclic ELITE – Défaite face à Strasbourg

24.11.2025 - 10 h 00

Elan Chalon vs Strasbourg

Samedi 22 novembre à 18h20

69-75

Pour cette 9ᵉ journée de Betclic Élite, le Colisée avait des allures de grand soir. L’Elan Chalon accueillait la SIG Strasbourg, dauphin du championnat, pour un duel qui sentait la poudre avant la trêve internationale. Un match à fort enjeu, où seule la victoire compte. Strasbourg peut s’installer seul en tête du classement, poursuivant son début de saison de grande qualité. Chalon, de son côté, a l’occasion de marquer les esprits avec une sixième victoire en neuf rencontres et ainsi confirmer sa montée en puissance face à des adversaires parmi les plus redoutés du championnat.

QT 1- Le coup sifflet arbitral comme rythme de jeu

C’est dans un Colisée déjà bouillonnant que le trio arbitral mené par Joseph Bissang libère les joueurs pour un nouveau combat. Mais, comme trop souvent cette saison, Chalon entre en retard dans la bataille. Strasbourg frappe immédiatement : 0-6 en deux minutes, laissant les locaux sans souffle. L’ailier-fort alsacien Ben Gregg impose sa loi sous le cercle, tandis que son coéquipier Joseph profite des transmissions venues de l’extérieures pour scorer dans la peinture grâce à son avantage physique.

Chalon s’agite, tente, multiplie les initiatives depuis tous les recoins du parquet… mais en vain. Elric Delord fait alors revenir ses joueurs sur le banc: temps mort, 3-11. Le coach chalonnais fait tourner et si quelques éclairs individuels redonnent un peu d’allant, l’Elan peine à s’exprimer. Le corps arbitral, très strict sur le moindre contact, offre à Strasbourg l’occasion de creuser l’écart jusqu’à +12 et installe le match dans un registre beaucoup moins spectaculaire : celui du marathon de lancers francs.

Pour rester en vie, Chalon s’accroche comme il peut, lui aussi via la ligne des 4,60 m. Zac Cuthbertson, chirurgical, porte l’équipe à bout de bras (11/11 au total). Le Colisée s’embrase, pousse sur chaque possession et la tension monte sur le parquet : premières étincelles entre Choupas et Marcus Keene. Dans cette atmosphère électrique, l’Elan limite finalement la casse et recolle bien tant que mal pour boucler le premier quart sur le score de 14-20.

QT2- Strasbourg disjoncte sous la foudre chalonnaise

Au terme des deux minutes de pause, avant même la reprise, le match bascule dans le chaos. Coup sur coup, l’entraîneur letton Janis Gailitis puis le meneur américain Marcus Keene sont expulsés : le premier pour contestations répétées, le second pour avoir, de rage, envoyé son bandeau dans les tribunes chalonnaises. La bronca ne se fait pas attendre, le Colisée s’exprime transformant la confusion en énergie… et offre à Chalon l’occasion rêvée de renverser la rencontre. Sans surprise, Strasbourg accuse le coup : en moins de deux minutes, la SIG tombe dans la pénalité. Revigoré, Chalon hausse le ton en défense, récupère de précieux ballons et file en contre-attaque: Hill atomise le cercle à plusieurs reprises, le Colisée prend feu pour de bon, 22-22 à 6’45. L’Américain se régale tout autant derrière l’arc, entraînant Jordan Tucker dans son sillage : le New-Yorkais enflamme la salle à son tour avec deux tirs primés consécutifs. Porté par cette folie offensive, l’Élan prend enfin les commandes : 33-26. Hill en attaque, Gaudoux en défense : le duo maintient la dynamique. Cependant un autre problème devient sérieux pour les chalonnais… Delord doit sortir régulièrement ses intérieurs à l’image de Gaudoux (Total : 14min de jeu), Tonnelier ou encore Obinna, tous rapidement plombés par les fautes. Pour Strasbourg, l’enjeu est de garder son calme et la contrainte des chalonnais combiné à l’exclusion de leur meneur, les amène à jouer « haut ». Une option payante : la SIG domine outrageusement aux rebonds (le double de Chalon) leur permettant de limite les « second chances » chalonnaises et de provoque un nombre impressionnant de fautes. Finalité cruelle : Chalon concède 20 lancers francs rien que dans cette première période. Si dans ces dernières secondes, l’Elan parvient à retrouver quelques ouvertures dans la raquette, la réussite ne va pas de soi et c’est le numéro 1 alsaciens, Nelly Joseph avec 12 points qui va conclure cette première période au buzzer : Strasbourg vire en tête.

Mi-temps : 36-37

QT3- Le jeu du chat et de la souris

Au retour des vestiaires, Chalon doit se rendre à l’évidence : l’incident strasbourgeois n’a pas suffi à renverser le match et doit désormais se préparer au sursaut d’orgueil adverse. Chose dite, chose faite : la SIG ouvre la seconde période par un dunk autoritaire. Mais Chalon répond en misant sur ce qu’il sait faire de mieux : mettre l’intensité à tous les étages, courir pour l’autre et multiplier les efforts. Les Strasbourgeois, eux, peinent à trouver des solutions offensives avant le buzzer. Chalon récupère de nouveaux ballons et laisse Obinna s’exprimer dans la raquette tandis que Jeremiah Hill continue de faire tomber derrière l’arc l’Élan recolle, puis passe même devant : 44-43. Strasbourg réagit aussitôt, développant des relations intérieur–extérieur permettant à l’image du jeune Jahel Trefle de conclure efficacement avec la planche. Si ce jeu de relation est habituellement une spécialité chalonnaise, les fautes accumulées par les intérieurs, désormais Mutts contraint de sortir avec 4 fautes, réduisent considérablement les options disponibles. Le retour de Jeremiah Hill sur le parquet redonne toutefois de l’air aux chalonnais : une nouvelle filoche à 6,75m propulse son équipe à nouveau devant, 49-47 à 1’30. Le match devient un véritable chassé-croisé : 21 changements de leader au total. L’Élan refait le plein de confiance, se jette sur tous les ballons et le meneur camerounais sort cette fois-ci un nouveau move de son bag : un fadeaway parfaitement réalisé qui permet à Chalon d’aborder les dix dernières minutes en tête, 53-52.

QT4 : Pragmatisme payant pour la SIG

De nouveau sur le parquet, les deux équipes affichent la même volonté farouche de s’imposer dans une atmosphère toujours plus électrique. Et c’est un joueur, jusqu’ici passé sous les radars, Gabe Brown, qui surgit au meilleur moment : premier tir, première filoche à 3 points mais immédiatement répondu par Jeremiah Hill, fidèle à ses 45 % de réussite longue distance. La partie se poursuit alors vers une véritable séance de fléchettes derrière l’arc : Justyn Mutts répond aux assauts du numéro 44, Brown, bien décidé à éteindre l’embrasement du Colisée. Strasbourg parvient à repasser devant, 59-61 à 6’00. Hill, dans une soirée magistrale, se frai un chemin dans le corner : en déséquilibre, le ballon prend la direction du cercle. A 4’00, Chalon est plus que jamais dans coup (62-61) mais de petites imprécisions coûtent cher : pied sur la ligne, passes directes à l’adversaire…permet à Strasbourg de grapiller point après point et à 1’30 de la fin, l’écart se creuse pour la première fois. Le capitaine alsacien Jean-Baptiste Maille prend ses responsabilités et se lève pour aller étouffer la flamme chalonnaise avec un tir clutch plein de sang-froid : 62-68. Chalon n’abandonne jamais et le Colisée le sait. Les chalonnais se démultiplient, grattent les ballons et reviennent à -3 grâce à Choupas, il reste 35 secondes. Strasbourg utilise ses temps morts pour contrôler le tempo, tandis que Chalon doit jouer vite. Jordan Tucker, décisif en première mi-temps, prend ses responsabilités : shoot express à 3 points… gamelle. Il reste encore 30 secondes, mais comme tout au long de la soirée, les lancers francs prennent le dessus sur le jeu. 61 lancers au total : « Une vraie purge », déclarera le coach chalonnais. Sans trembler sur la ligne, Strasbourg valide sa victoire à l’extérieur et s’impose au Colisée sur le score finale de 69-75.

Après un match interminable de 2h18, les Chalonnais finissent par s’incliner, un mois après la réception de Paris Basket, face à la SIG Strasbourg. Malgré un Colisée en ébullition et des arrières en réussite derrière l’arc, cette 9ᵉ journée de Betclic Élite aura été un véritable casse-tête pour l’Élan. Entre une entame ratée, des intérieurs beaucoup trop sanctionnés, et un corps arbitral jamais loin de son sifflet, la rencontre n’a jamais vraiment reflété la belle dynamique du début de saison. Strasbourg, de son côté, a parfaitement absorbé la tempête : une fois la foudre tombée, le paratonnerre s’est déployé. Les Alsaciens ont exploité leur supériorité physique dans la raquette, maîtrisé les moments clés pour à l’issu, monter d’une marcher et occuper la première place du championnat. A l’inverse, l’Elan Chalon redescend d’un échelon et pointe désormais 8ᵉ de Betclic Élite.

Place à la trêve

Place désormais à la trêve internationale, où deux joueurs chalonnais seront à l’honneur.

Le capitaine Lionel Gaudoux, élu joueur du mois, rejoint pour la première fois l’effectif de l’équipe de France orchestré par Frédéric Fauthoux. De son côté, notre meneur Jeremiah Hill prendra les rênes de la sélection camerounaise. L’Elan Chalon retrouvera la compétition le mercredi 3 décembre avec un déplacement à Tours pour les 8ᵉ de finale de la Coupe de France. Chères supportrices, chers supporters, on se rendez-vous au Colisée le mardi 9 décembre, pour un choc très attendu : la réception de l’Alba Berlin en BCL avec en jeu la première place du groupe.

Rédigé par Baptiste BLOT