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Maurice Beyina, Nostalgique de la Maison des Sports

06.12.2016 - 11 h 27

 

Maurice Beyina (Momo pour les intimes et ses fans) n’est certes pas un vrai Chalonnais, (d’origine centrafricaine, il est né en banlieue parisienne), mais c’est tout comme. Marié à Houria depuis 2000, son fils Adonis est licencié à l’Elan, et même s’il a quitté le club depuis plusieurs années, il lui reste très attaché.

Maurice est arrivé sur les bords de Saône en 1998 en provenance de Poissy après avoir été formé á Pau. Il a été l’un des chouchous de la Maison des Sports. Interview.

Lorsque tu es arrivé à Chalon, le club n’avait pas la réputation qu’il a aujourd’hui, qu’est ce qui t’a motivé pour signer ?

Effectivement, et je me rappelle avoir demandé à mon agent où se situait Chalon. Lorsqu’il m’a dit à coté de Dijon, j’ai tout de suite retrouvé mes marques, car j’y avais gagné le Tournoi des AS avec Pau-Orthez en 1992. J’ai fait ce choix surtout parceque son entraineur avait vraiment souhaité m’avoir dans son équipe et son dispositif défensif. Après cette magnifique 1ére année (4éme, à une place de l’Euroligue, qualification en SAPORTA,), nous étions fiers d’avoir placé Chalon sur la carte de Pro A. Et je ne regrette pas mon choix.

Quels sont les meilleurs souvenirs que tu gardes de ton passage (98/2000) ?

Toute la 1ére saison fut magnifique, et croyez-moi, c’est rare dans ce milieu professionnel. Nous étions tous arrivés avec un paquet de doutes sur nos capacités à être performants en Pro A. Mickael Hay et Beyina qui arrivaient de Pro B, Jimmy « Big Poppa » Nebot (en perte de temps de jeu) et André « Dre » Owens (blessé) en provenance de l’ASVEL. Même Keith Gatlin qui arrivait de Giessen en Allemagne, ne faisait pas sauter les foules à sa signature. Nous avons bossé dur dans un esprit de camaraderie sous la houlette de Philippe, avec comme guide, notre capitaine Kent Hill, qui faisait un travail incroyable de cohésion de groupe. Nos deux stars, Keith et André étaient accessibles, humbles, et ne cherchaient jamais à tirer les projecteurs sur eux. Philippe nous faisait travailler dur, et personne n’avait un traitement de faveur. C’était génial à l’entrainement, dans les vestiaires, en déplacement, dans la ville. Parmi mes meilleurs souvenirs, je dirai entre autres

·  le1er match de la saison à Villeurbanne contre l’armada de l’ASVEL (qui avait infligé une correction à l’Elan, l’année précédente)

·  Les duels défensifs comme celui contre Limoges l’année de leur triplé : jouer les yeux dans les yeux contre Marcus Brown et Yann Bonato. .

·  Battre Valence dans une bouillante Maison des Sports, avec toutes les stars en face ;

·  La main mise sur le derby bourguignon, écœuré la JDA, et installé l’Elan Chalon en boss de la Bourgogne (cela a dû faciliter les venues de Stanley Jackson et Willem Laure par la suite)

Que du bonheur ! J’y ai pris beaucoup de plaisir, et j’espère en avoir donné autant.

Tu as connu bon nombre d’autres clubs, dans ta carrière de joueur mais aussi en tant que président du syndicat des joueurs pros, comment l’Elan se situe-t-il dans le championnat français ?

Définitivement, l’Elan Chalon s’écrit en grosses lettres sur la carte du BASKET en France et en Europe. C’est un club qui a su se construire sur des bases solides, sous l’impulsion du trio Président Juillot, GM Denis Poyol, et du coach Hervé, avec une équipe des incontournables, Jean Guérin, Valérie, Fred, Yves…. Son excellente organisation, et sa forte Association, ont permis à l’Elan de grandir, de résister aux saisons compliquées, et de s’assoir dans le fauteuil de King lors de cette saison d’anthologie (3 trophées, 4 finales, un MVP). Avant l’Elan courrait après les joueurs, maintenant la tendance s’est inversée. Même la NBA, sait maintenant où se trouve Chalon.

Quels joueurs parmi ceux que tu as connus sous le même maillot t’ont-ils laissé meilleur souvenir ?

Il n’a pas d’hésitation dans mon esprit : Keith « Old School » Gatlin. Un vrai régal ! De la GRANDE CLASSE !

Mince, il a tout de même joué avec celui qui aurait pu être le meilleur joueur de tous les temps, Lens Bias. Plus fort que Michael Jordan à sa sortie de l’Université. SVP, allez voir les vidéos ! Malgré cela, le Co-MVP du Championnat est resté le même durant ses 2 saisons à l’Elan. C’est réellement mon « Main Man », un clin d’œil à l’intéressé. Il comprendra !

Et il covient de rajouter Nebot, Owens, Melicie, Giffa, Hill,… et j’en oublie !

 

Sans doute aurais-tu aimé évoluer au Colisée. C’est ton fils qui en a aujourd’hui la chance. Souhaiterais-tu pour lui pareille carrière que la tienne ?

Il est vrai que le COLISEE est un outil magnifique qui a permis à l’Elan de négocier le virage et son développement.  Mon fils, je l’espère y jouera avec l’équipe Pro c’est son voeu le plus cher. Je lui souhaite de faire mieux que son père. Il parait qu’il shoote aussi bien que je défendais. 

Toutefois je reste nostalgique de la Maison des Sports avec son ambiance qui nous a galvanisé bien des fois. C’était un vrai guet-apens pour nos adversaires, et nous y excellions défensivement  Nous y avons pris beaucoup de plaisir, et les connaisseurs ont apprécié cette nouvelle façon de dominer l’adversaire. Certains pensaient que l’on défendait à 6 contre 5. C’est peut-être vrai, maintenant j’y pense…

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